mercredi 13 avril 2011

Ernst & Young publie son baromètre Outsourcing


Comment s’explique le succès de l’externalisation ? Quel secteur externalise le plus ses activités ? Dans quels pays européens, l’externalisation est-elle freinée et pourquoi ? Comment les avancées technologiques favorisent-elles le processus de fragmentation ? Quelle est la pratique de fragmentation la plus répandue en Europe ?
Ernst & Young publie la 7ème édition de son baromètre Outsourcing, qui prend cette année une dimension européenne ! En effet l’édition 2008 compare les tendances françaises de l’externalisation aux pratiques britanniques, allemandes, italiennes, espagnoles et belges.
L’externalisation, premier outil de fragmentation !
Les avancées technologiques et la déréglementation ont facilité l’émergence de nouveaux modèles organisationnels pour les entreprises. La fragmentation en fait partie. Ce processus prend différentes formes : externalisation, création d’une filiale, relocalisation, centres de services partagés, détourage et sous-traitance…
Parmi ces différentes formes, l’externalisation arrive en tête. Les sociétés européennes témoignent d’une grande maturité à l’égard de cette pratique puisque 70% d’entre elles y ont recours.
Les sociétés belges affichent le taux le plus élevé avec 81% tandis que c’est la France qui affiche le taux le plus bas à 63%. Des chiffres à nuancer en fonction du nombre de fonctions externalisées par entreprise. La France se situant dans le peloton de tête avec une moyenne de 5 fonctions externalisées par société.
Les fonctions le plus souvent externalisées en Europe sont :
* les services généraux (citée par 76% des personnes interrogées),
* la logistique (73%),
* et l’informatique/télécoms (68%).

La sphère financière, pionnière de l’externalisation
Les avancées technologiques, Internet en particulier, favorisent le processus de fragmentation. Fournisseurs et clients disposent d’une possibilité sans précédent de collaborer et de partager l’information.
La banque et l’assurance sont les secteurs qui ont le plus recours à l’externalisation et 88% d’entre elles délèguent la gestion d’au moins une fonction. On constate d’ailleurs que le type de fonctions externalisées reflète la nature même du secteur concerné. La banque, par exemple, a une forte tendance à sous-traiter l’informatique et les télécommunications avec un taux de 75% (contre une moyenne de 68%).
Avantages et inconvénients
La réduction des coûts reste encore la raison première et l’avantage principal du recours à l’externalisation. Mais de plus en plus d’entreprises européennes font également appel à un fournisseur externe, dans un souci d’amélioration de la qualité (33%) et lorsqu’elles ne disposent pas des compétences nécessaires en interne. Toutefois, en externalisant, ces entreprises (12% au niveau européen) rencontrent parfois les réticences de leur personnel qui redoute les pertes d’emploi. Et dans ce cas, la France et l’Allemagne ont moins de marge de manœuvre qu’un pays comme le Royaume-Uni où la législation du travail est plus souple. L’externalisation est alors vue comme un moyen d’obtenir plus de flexibilité.
Pour les entreprises européennes interrogées dans ce baromètre, le principal inconvénient d’une gestion déléguée reste la perte d’autonomie et de savoir-faire (17%).  L’Allemagne arrive en tête des pays déplorant ce phénomène (33%). De leur côté, les Français semblent plus préoccupés par le manque de réactivité de leurs prestataires externes (40%).
Enfin et de manière notable, les problèmes de qualité ne sont cités que par 10% des dirigeants européens dans l’évaluation de leur expérience d’externalisation.
Autres enseignements du Baromètre 2008 :
* Partout en Europe, les opérations externalisées ont relativement peu de structures de contrôles dédiées.
Seuls 58% des contrats d’externalisation conclus par les dirigeants interrogés sont soumis à  un système d’indicateurs de performance. Comparativement, ces contrôles sont plus appliqués en interne.
Parmi les sociétés ayant mis en place des contrôles d’activité de leur prestataire, 92% se déclarent  satisfaites et 61% souhaitent encore les renforcer.
* L’externalisation semble promise à un bel avenir !
Quelque 23% des sociétés européennes interrogées ont annoncé leur intention d’accroître l’échelle de leurs activités externalisées au cours des deux prochaines années. Les activités les plus fréquemment citées restent les services généraux suivis des opérations administratives et financières.
La Belgique est le pays qui affiche le plus de besoins en gestion déléguée dans les deux ans à venir. En revanche, le Royaume-Uni prévoit une expansion plus limitée, puisque seulement 12% de ses entreprises identifient de nouvelles demandes à court terme.
« Pour des marchés matures, comme celui de la Grande Bretagne, le recours à l’externalisation n’est plus le seul moyen de spécialiser les fonctions qui ne sont pas dans le cœur de métier. D’autres structures fragmentées comme les centres de services partagés, la filialisation d’une activité commerciale, l’animation d’un réseau de sous-traitants sont autant d’options d’organisation qui peuvent aboutir au même résultat financier et stratégique. Mais aujourd’hui ces modes d’organisation n’ont ni les mêmes objectifs financiers et ni les mêmes structures contractuelles que des opérations d’externalisation. C’est une véritable source de risques » commente Thierry Muller, associé au sein de l’activité Conseil d’Ernst & Young et responsable du département Outsourcing.

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